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CONSEQUEN-

CES SUR L'EMPLOIS EN EGYPTE

Grâce à la création de la seconde voie, les autorités égyptiennes veulent donner vie à l’activité de la zone. Aujourd’hui, ce sont plus de 500 000 tonnes de marchandises qui passent chaque année par le canal de suez, nécessaire pour relier le marché Européen et Asiatique. Ce commerce permet à l’Égypte de gagner environ 5 milliards de dollars (soit 3,74 milliards d’euros) en droit de passage par an. Dans un pays qui doit faire face à une instabilité politique depuis la révolution de 2011 et qui peine à retrouver des touristes, ce canal est un véritable porte-monnaie national. L’objectif à atteindre avec cette rénovation est un chiffre d’affaire de 13 milliards de dollars (ce qui est l’équivalent de 9,7 milliards d’euros) par an.


 

Le gouvernement égyptien se montre rassurant, en expliquant que ce projet sera prolifique à l’emploi et donc permettra notamment de lutter contre le chômage (qui touche officiellement plus de 13% de la population égyptienne) : Il vise la création

d’un million d’emploi grâce à cette nouvelle voie. Cette rénovation sera également prospère à une nouvelle activité économique, puisque le développement de zone industrielle et de nouvelles villes le long de cette nouvelle voie est prévu, selon les promoteurs du projet dans un article du Egypt Oil & Gas Newspaper , un journal anglophone spécialement dédié au secteur de l’énergie en Égypte. Ces projets et promesses sont le bienvenu dans ce pays frappé par une

crise politique et économique, même si Sophie Pommier (directrice de Méroé Consulting, un cabinet de conseil sur le monde arabe) explicite qu’il « s’agit essentiellement d’emplois non- qualifiés (qui est, selon l’Insee repéré explicitement dans la nomenclature détaillée des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) pour les ouvriers. Il est possible de définir des catégories d'employés qualifiés/non qualifiés profession par profession (niveau PCS détaillée) à partir de la spécialité de formation des personnes qui exercent ces professions. Celles exercées en grande proportion par des personnes possédant un diplôme de la même spécialité que leur profession sont considérées comme des professions qualifiées. Les autres sont des professions non qualifiées. »
 

Pour le général Sissi et l’armée qui est derrière lui, cette seconde voie est également un moyen de « renforcer le parallèle qu’ils veulent établir avec l’ère nassérienne (qui a nationalisé le canal de suez en 1956) » explique-t-elle.

Sur le papier, le projet sera donc bénéfique à tous les niveaux. Mais “j’ai vu passer un grand nombre de projets de développement de la zone du canal de Suez après la révolution de 2011, et même dans les derniers temps de l’ère Moubarak, donc il faut attendre de voir ce qui va advenir de celui-ci”, prévient Sophie Pommier.

 

Le principal ressortissant de ce projet reste l’armée égyptienne : chargée de superviser le chantier, “Certains experts craignent que les militaires viennent en profiter pour renforcer encore le contrôle qu’ils exercent sur la vie économique du pays”, note Egypt Oil & Gas Newspaper.

 

Pour Sophie Pommier, le deuxième canal n’est pas non plus la solution miracle pour l’économie égyptienne. “La relance de l’économie se fait un peu à l’ancienne, comme à l’époque de Nasser par de grands projets d’infrastructure”, explicite-t-elle. Le problème est que cette politique n’est pas, d’après elle, accompagnée par des mesures de modernisation des autres secteurs comme l’agriculture, le textile ou encore les nouvelles technologies.

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