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LA RENOVATION DU CANAL

Depuis 1869, le canal de suez est l’un des principaux flux commerciaux à l’échelle internationale : En effet, c’est par celui-ci que transite environ 8% du trafic maritime mondial. Mais la seule voie du canal est très mince, et se retrouve encombrée rapidement. Le projet de rénovation et de la construction d’une deuxième voie apparut comme une évidence.

 

À son lancement, le 5 août 2014, le coût du projet était estimé à 4 milliards de dollars : Un chiffre déjà lourd pour un pays économiquement en difficulté, puisque l’instabilité politique et la violence provoquées par les Frères Musulmans repousse inexorablement les investisseurs étrangers et les touristes depuis l’élection, puis le renversement de Mohammed Morsi, membre de ce mouvement radical.

 

Le coût final aura été finalement de 8 milliards de dollars, deux fois plus que prévu. L’élargissement et la construction de la deuxième voie ont été accompagnés de l’émergence de nouveaux ports. Cela aidera à l’entretien des navires. Le chantier « planifie également la création d’un centre technologique, de zones industrielles pour des entreprises intéressées par ce débouché immédiat sur l’une des principales routes maritimes mondiales et la construction d’entrepôts Â», explique le magazine Orient XXI.

Le chantier a pris place sur plusieurs dizaines de kilomètres. On dénombre plus de 100 000 ouvriers qui ont été rassemblés pour creuser la nouvelle voie navigable. Pour concrétiser le projet en une année imposé par le président Égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, les travailleurs ont subi des conditions de travail difficiles. Les machines de chantier étaient actives jour et nuit. Une surprise colossale, puisqu’au lancement des travaux, Mohab Mamish (ancien commandant de la marine égyptienne) avait prédit que le nouveau canal ne verrait le jour pas avant 2017. On ne connaît pas beaucoup d’informations sur le quotidien des ouvriers. Mais en septembre 2014, on recense trois personnes qui ont perdu la vie sur le chantier. Après ces accidents, le délai imposé par les autorités égyptiennes a été considéré comme « irréaliste et dangereux Â» par le média Orient XXI.

Abdel Fattah Al-Sissi

Creusée parallèlement à la première voie, qui a été élargi de 37 kilomètres, le second canal s’étend sur 72 kilomètres. Les ouvriers ont enlevé environ 260 millions de tonnes de sables et de terres pour permettre le passage des porte-conteneurs. Ce qui pourrait doubler le trafic, car la navigation à double sens est désormais possible. Les chiffres sont là : 97 bateaux pourrait l’emprunter chaque jour d’ici à 2023, contre 49 actuellement. Au-delà de l’avantage spatial de cette rénovation, on remarque également un avantage temporel, puisque le temps de traversée du canal devrait diminuer de 7 heures (passant de 18 à 11 heures) : un gain important pour les navires chargés de marchandises.

 

L’Égypte place surtout beaucoup d’ambitions économiques dans ce canal : Le droit de passage permet au Caire de générer 5 milliards de dollars par an, soit environ 20% du budget de l’État. Mais cette voie majeure de transit pour le commerce maritime au rayonnement international pour bientôt produire 13,2 milliards de dollars. Cette estimation des autorités égyptiennes se base sur l’augmentation attendue du trafic sur le canal.

 

Le but de cette rénovation est aussi de « résoudre un problème fondamental qui est la crise économique et sociale extrêmement violente en Égypte Â», indique Sébastien Boussois, collaborateur scientifique de l’Institut d’études européennes REPI (université libre de Bruxelles). Pour Ahmed Kamaly, économiste à l’université américaine du Caire, les retombées économiques espérées par le gouvernement resteront un « vÅ“u pieux Â».   

L'inauguration du nouveau canal en grande pompe

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