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Ferdinand de Lesseps

Ferdinand de Lesseps est né à Versailles le 19 novembre 1805. Issue d’une famille anoblie en 1777, il est le fils de Mathieu de Lesseps, consul de France, et neveu de Barthélemy de Lesseps, un des membres de l’expédition de La Pérouse â€“ c’est un voyage, confié par Louis XVI à Jean-François Galoup de La Pérouse, officier de marine, est destiné à compléter les récentes découvertes de James Cook (navigateur, explorateur et cartographe britannique) – Barthélemy de Lesseps devient consul général de France à Saint Pétersbourg sous le premier Empire.

Ferdinand de Lesseps vice consul de France à Alexandrie

Ferdinand, après avoir fait des études au collège Henri IV, puis en faculté de droits, entre à son tour dans la carrière diplomatique. Il est vice-consul à Alexandrie en 1832 et consul au Caire l’année suivante. Durant ce premier séjour en Égypte, la lecture de la «Description de L’Égypte Â», écrit par l’ingénieur Le Père, qui avait accompagné Bonaparte lors de son expédition dans ce pays, et

                                         la connaissance de projets imaginés par les saint-simoniens, inspirent à Ferdinand de Lesseps le projet

                                         du canal de Suez. Mais il devient ensuite consul à Rotterdam, puis à Barcelone. La protection qu’il

                                         assure aux civils lors de l’insurrection de 1842 lui vaut le titre d’officier de la Légion d’honneur. En 1848,

                                         Lesseps est nommé par Lamartine ministre de France à Madrid.

                                         En 1854, apprenant l’avènement comme vice-roi d’Égypte de Mohammed Saïd, son ami de longue date,

                                         il arrive au Caire et obtient de celui-ci « le pouvoir de constituer et de diriger une compagnie universelle

                                         pour le percement de l’isthme de Suez et l’exploitation d’un canal entre les deux mers Â». Cela sous

                                         réserve de l’accord du Sultan de Constantinople dont dépend l’Égypte. Le projet est approuvé par une

                                         commission scientifique internationale à laquelle il a été soumis, et les explorations préparatoires

commencent aussitôt. Mais ce projet se heurte à des graves difficultés, surtout d’ordre  diplomatique. D’abord à Constantinople où

Saïd Pacha

Lesseps tente vainement d’obtenir l’accord du gouvernement ottoman en 1855, sans doute en raison des Anglais qui craignent de voir les Français menacer la route des Indes. Lesseps part ensuite pour l’Angleterre et, faute de pouvoir persuader le Premier ministre Palmerston, il tente de convaincre l’opinion et les chambres de commerces.

En 1858, une émission publique lui permet de réunir, sans le secours de grandes banques, une centaine de millions de francs, apportés par 20000 épargnants, essentiellement français : il crée ainsi la Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez.

Les travaux de creusement du Canal commencent, mais la polémique continue. Les journaux britanniques dénoncent la corvée

qui fournit la main d’œuvre nécessaire. En 1863, Saïd meurt et est remplacé par Ismaïl qui ordonne

                                               l’année suivante l’arrêt des travaux. Malgré l’opposition de l’Angleterre, du gouvernement ottoman et

                                               du vice-roi d’Égypte, la compagnie du canal fait appel à l’arbitrage de Napoléon III pour régler leurs

                                               différends. Le duc de Morny est hostile à Lesseps mais celui-ci peut compter sur l’appui de

                                               l’impératrice Eugénie, qui est sa cousine germaine. La décision rendue par l’Empereur le 6 juillet

                                               permet de sauvegarder l’avenir de la compagnie. La suppression du travail forcé  est compensée par

                                               l’appel à des travailleurs européens et surtout l’emploi d’un matériel moderne pour creuser le canal,

                                               et de nouvelles émissions de titre permettent la poursuite des travaux, un moment ralentis par une

                                               épidémie de choléra. Finalement, le sultan de Constantinople accorde un firman, autorisant

                                               l’entreprise en 1865 et, l’année suivante, la Grande-Bretagne accepte d’enregistrer officiellement

                                               son existence.

Ismaïl Pacha

Les travaux aboutissent en 1869. Les eaux méditerranéenne et de la mer Rouge se rejoignent le 15 août, et le 17 novembre se déroulent les cérémonies. En tête de la flottille s’avance « l’Aigle Â», arborant les couleurs de la France. L’impératrice Eugénie est à son bord, accompagnant Ferdinand de Lesseps, qui savoure sa victoire. C’est donc grâce à son énergie et ses qualités de négociateurs qu’il a su trouver les appuis nécessaire pour réaliser cette grand Å“uvre en surmontant toutes les hostilités.

Il surnommé sous la IIIème république le «Grand Français Â» ou encore « l’homme le plus célèbre du monde Â». En 1884, il est élu à l’Académie française. Il intervient activement pour assurer la réussite de la Compagnie du canal de Suez, lors du rachat par l’Angleterre des actions de la société possédées par Ismaïl en 1879 ou lors de la révolte d’Arabi Pacha en 1882, et arrive à conclure un accord entre la Compagnie et les armateurs britanniques sur les tarifs de passage par le canal. Mais en 1878, quand il obtient une concession du gouvernement colombien pour construire le canal de Panama, il se lance dans une nouvelle aventure à haut risque. Les difficultés géographiques et financières ainsi que l’hostilité des États-Unis entraînent l’échec de l’entreprise, qui se termine par un grave scandale politico-financier (1888-1892). Ferdinand, condamné à cinq ans de prison en 1893, meurt l’année suivante le 7 décembre, dix ans avant l’ouverture du canal de Panama, sous la direction des États-Unis.

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